La chaine des évènements bruts de l’année 2020 a donné vie à l’élaboration de cette pièce. La confrontation constante avec nos problèmes de société a remis en question ma capacité à me protéger. Vivant dans un monde connecté où les nouvelles peuvent nous atteindre en permanence, la préservation de notre équilibre devient alors un défi quotidien. Même sans technologie, on peut constater l’omniprésence de la violence depuis toujours ; dans les livres d’histoire et chansons, dans les légendes et la mythologie, la peinture et le cinéma, elle
est racontée et même sublimée dans tous ses degrés. Protéiforme, elle s’immisce dans les espaces privés des couples, des familles, des groupes sociaux et sur les territoires des peuples. Chaque manifestation de violence descend de celle d’hier, une réponse à une autre, une réaction en chaîne, un immense effet domino.

Ce constat m’amène à la question :
Comment la violence résonne en nous?
Comment affecte-t-elle nos corps?
J’aimerais capturer ces moment où le corps se remplit d’une charge d’agressivité, mettre en lumière les signes de débordements, les réactions explosives, instantanées, extrêmes, décalées, souterraines et étendues dans le temps.

Théophile Bensusan, chorégraphe