L’envie de créer par souvent d’un état des lieux de notre monde, nos sociétés et nos réactions face à une situation. J’aime partir de nos comportements, j’y trouve une source infinie d’inspiration pour faire partir la danse et le fil d’une histoire.

Doom, sur le plateau un musicien et cinq interprètes tissent mouvement et son, animant un monde entre onirisme et réalité brute.
Tiraillés entre calme et tempête, ils.elles s’abandonnent aux différentes pulsations que les dynamiques du monde provoquent en eux ainsi qu’aux différents BPM de la musique, créée en live par le chanteur/compositeur Floyd Shakim.

D’une osmose avec la musique, nait une intimité qui donne la précision de l’écriture dans son rythme et sa gestuelle. Les corps deviennent cordes vibrantes, immergées dans un univers hyper-sensible aux qualités du temps: éphémère, léger, dense, suspendu, bref, distendu, volatile, silencieux.
Guidé.es par nos perceptions mouvantes de celui-ci, l’envie de jouer avec; le suivre, le précéder, l’étirer, le ralentir, s’y fondre, le saisir et le laisser filer.

Le fait d’avoir grandi à la campagne m’a donné un espace physique et sonore, en lien avec la nature, ses sons, ses rythmes, ses espaces dégagés. Le temps qui donne une qualité d’écoute et de regard, une liberté particulière de mouvement et de contemplation, m’a appris à ralentir, à accueillir l’ennui sans même me rendre compte de sa présence.

Puis j’ai découvert Paris et la fascinante dynamique des grandes villes, qui entraîne avec la puissance des courants marins, les corps dans une synergie porteuse, subie plus que maîtrisée. À travers la pièce, je m’inspire du contraste de ces 2 milieux, qui se complètent et rehaussent mutuellement leurs qualités.

Comment la notion d’inéluctable influe sur nos tempo de vie et de danse ?
Comment ces variations cohabitent dans un même espace ?
Comment utilisons-nous le temps qui est nous imparti ?

Théophile Bensusan