RESSOURCES SUR LE FIL
En tant que danseur professionnel, j’ai appris et dansé depuis mon enfance de nombreux styles : classique, afro, hip hop, contemporain… En 2005, ma rencontre avec le Krump à travers le documentaire RIZE de David LaChapelle a été un soulagement, la confirmation de l’existence d’une forme de danse aux styles multiples. Complète, libre et dotée d’une aura. Le Krump permet une forme de connexion ultime du corps et de l’esprit, ses mouvements permettent au krumper de dégager une aura, une énergie unique. Le Krump comme moyen d’expression est alors devenu ma spécialité. Après avoir absorbé le Krump, une danse de battle, je l’ai fait naître sur scène : dans une première création, Birth. Je l’ai ensuite confronté au thème du racisme tout en l’associant à l’oeuvre Le Sacre du printemps, d’Igor Stravinsky, dans ma seconde pièce A Human Race. Aujourd’hui, je ressens l’envie de commencer une nouvelle aventure et ai pour défi de garder le mouvement Krump et ses adeptes comme source principale d’inspiration, mais aussi d’interpeller et d’intégrer des danseur.se.s venant d’univers et styles différents (moderne, hip hop ou contemporain). Pour cette troisième création, je m’intéresse à la vision du chorégraphe Krump : comment écrire avec et pour les danseur.se.s ? J’ai à coeur d’exploiter les différentes énergies des interprètes, que j’ai moi-même traversées par le passé, et y inclure l’état d’esprit Krump. C’est à travers et au départ de leurs propres gestuelles et histoires que je propose une écriture libre et sans frontière en résonance avec l’actualité et ce que cette dernière suscite en nous. Je souhaite étudier et chorégraphier l’alternance entre émotions négatives et positives. Il n’y a qu’un pas entre l’état de choc, de tristesse, le sentiment de solitude, d’insécurité, de peur de l’inconnu, d’incompréhension, ou encore de faiblesse et l’acceptation, la remise en question, l’adaptation, la reconstruction, l’effort, la créativité, la force de renouveau et enfin l’explosion d’émotions et de puissance.
Le Krump
Un certain Thomas Johnson créé le personnage de “Tommy The Clown” pour animer les fêtes d’anniversaire des enfants des quartiers défavorisés de Los Angeles, espérant leur transmettre des valeurs positives. Cette danse gagne en popularité : elle devient le krump, acronyme de “Kingdom Radically Uplifted Mighty Praised,” qui se traduirait par “élévation du royaume par le puissant éloge.”
Le krump, danse énergique, est souvent accompagné de gimmicks perso, comme tirer la langue ou lancer des regards appuyés. Les danseur.euses de krump se regroupent en familles pour s’affronter en chorégraphie. Quelques pas caractéristiques : le stomp (les pieds frappent lourdement le sol), le chest pop (la poitrine semble faire des convulsion vers le haut) et le arm swing (mouvement de bras mimant le jet d’un projectile ou un coup de poing mais avec les mains ouvertes.)